BILAN DU CONGRES 2006
Samedi 27 mai 2006 ,
Montpellier
Le
Bureau se propose de faire un bilan, fut-il sommaire, de ce
congrès, en nous efforçant de revenir
sur ses dominantes, sur les thèmes qui ont
été le plus souvent abordés lors de
nos discussions, ainsi que sur les points qui seraient
restés dans l’ombre et
qui mériteraient donc, à l’avenir, que
l’on s’en préoccupe davantage.
- John Little
intervient pour observer qu’en ce qui concerne le
thème du congrès,
« désillusion et
désenchantement », une sorte de ligne
générale se
dégageait, et qui finissait par constituer une variante par
rapport au
programme proposé. Il lui semble qu’on assiste
moins à une succession de phases
dans l’histoire de ces littératures, mais
plutôt à une synchronie, avec
l’apparition de cases individuelles,
particulières, propres à une époque
donnée. Il lui semble que dans cette expérience
de l’autre, il vaudrait mieux
parler de succession, plutôt que de véritables
phases.
Denise Coussy,
pour sa part, et en particulier à propos de la communication
sur Simenon,
considère que l’on nous présente dans
ces littératures, pour l’essentiel, des
jeunes gens de bonne famille. Il serait donc intéressant de
travailler davantage
sur l’origine sociale des coloniaux qui prennent la plume.
Quelles couches sont
effectivement représentées dans ces
écrits ? Très souvent, il est question
de militaires ou de missionnaires. Est-ce que l’on ne nous
parle pas en
priorité d’une certaine élite ?
Gilbert Soubigou
aborde un autre point de notre congrès. Il constate que nous
avons affaire à
des aires géographiques bien différentes et que
certaines sont négligées. Il
souhaiterait que l’on se penche davantage, par exemple, sur
l’Indochine. Par
ailleurs, il constate que nous avons pu déceler un grand
écart entre les
représentations que l’on se faisait de la colonie
au moment du départ, et
celles qui apparaissent à l’arrivée, et
qui témoignent d’un échec. Il estime
également que ces littératures constituent un
genre littéraire en soi, qu’il
n’y a pas lieu de les traiter comme des para
littératures, et qu’il serait
intéressant de voir comment ces représentations
se sont influencées les unes
par rapport aux autres, d’auteur à auteur.
Jean Sévry va dans
le même sens et revient sur l’intervention de
Coussy. Il lui semble que
beaucoup d’agents fort modestes de la colonisation ne sont
guère représentés
dans ces littératures (petits planteurs, artisans, agents de
factorerie, etc..)
et il estime que nous devrions nous interroger davantage sur le message
de ces
littératures : ne serait-il pas un miroir
déformant, qui ne nous donne que
certaines images de la vie à la colonie, au
détriment d’autres ? Peut-on
parler d’une idéalisation ?
Jean François Durand
va un peu dans le même sens. Et en ce qui concerne la vie au
quotidien à la
colonie, il remarque qu’à en croire les auteurs,
la vie en Afrique n’est pas si
difficile que cela, et que le contact est
généralement présenté comme
plutôt
facile.
John
Little
revient sur un autre point qui a été parfois
soulevé lors de ce congrès. Il
s’agit des liens pouvant exister entre les récits
de voyages et la littérature
romanesque. Les récits de voyages sont des documents
importants. Il faudrait se
pencher davantage sur les rapports ayant existé entre ces
récits et les
littératures de l’ère coloniale,
quelles que soient l’aire géographique ou
l’époque historique.
Jean Sévry
approuve ce projet, car on peut considérer
qu’avant de partir à la colonie, on
lisait beaucoup de récits de voyages, afin de
s’informer. Or ces récits
proposent déjà, avant même que
l’on ne mette les pieds dans ces pays lointains,
des représentations, tout un jeu d’attitudes, de
comportements, et ils
finissent par constituer un véritable équipement
mental qui pèsera lourd dans
les descriptions qui vont suivre.
John Little est
du même avis. Et il remarque que nous n’avons pas
beaucoup abordé le
probl ème de la première colonisation.
Nous avons trop souvent tendance à
nous cantonner dans le XIX° siècle.
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