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Présentation de la société
Les littératures de l'ere coloniale
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PRESENTATION DU 3° CONGRES DE LA SIELEC
Montpellier, les 25, 26, 27 mai 2006
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DESILLUSION ET DESENCHANTEMENT
DANS LES LITTERATURES DE
L’ERE COLONIALE
D’une
façon générale, on peut dire que la première phase dans l’histoire des
littératures coloniales, c’est celle de l’enthousiasme et de la célébration de
la grandeur de cette entreprise de Jules Ferry à R. Kipling .
Vient ensuite une seconde phase, celle sur
laquelle nous vous proposons de travailler durant ce congrès. Revenons sur ces
termes : à suivre le Littré, désillusion et désenchantement sont donnés
comme synonymes. Nous voudrions, au contraire, marquer une sensible nuance en
réservant désillusion au projet politique,
économique, culturel de la colonisation, et désenchantement à la
quête plus exotique que proprement coloniale d’un ailleurs
qui serait finalement celui d’une vie plus vraie, plus
intense, plus authentique, plus lyrique que celle que l’on peut
vivre en
métropole.
Le désenchantement est le thème majeur des littératures romantiques comme l’ont
montré Yves Vadé et Paul Bénichou .Mais ici, désillusion et désenchantement se
manifestent d’une façon bien particulière .
Désillusion. Les projets historiques, ceux
des saint-simoniens, ceux de Lord Lugard pendant l’ère victorienne, puis plus
tard ceux de R. Randau et Delavignette finissent par perdre de leur sens, par
s’épuiser au rude contact de l’histoire et des résistances des colonisés de
sorte qu’ils ne sont plus perçus que comme des illusions.
Désenchantement. Il emboîte le
pas à la désillusion et le doute s’installe sur la valeur de la vocation
coloniale, de Gide à Conrad, non sans recoupements entre ces deux concepts .
Ainsi cette phase se situe-t-elle à l’articulation de celle qui la précédait,
dans une célébration de la grandeur des empires, et qui lui a donné naissance .
Elle sera suivie, ce que nous ne saurions négliger,de celle
d’une critique acerbe de l’impérialisme (George
Orwell, Paul Nizan) au cours de laquelle le colonisé
commencera enfin à prendre la parole d’Edward Saïd
à Frantz Fanon .
Mais en la circonstance, nous nous
contenterons de nous pencher sur
désillusion et désenchantement et ne traiterons des deux
autres phases que de façon très allusive.
Comment ces littératures de l’ère coloniale, avec
leurs esthétiques multiples,
réalistes, romantiques, symbolistes…,
ont-elles exprimé l’une ou l’autre de ces
expériences, parfois les deux à la
fois, et à quel moment historique bien précis de leur
élaboration .
Nous avons, à notre
disposition, un vaste corpus qui va des journaux de voyage et d’exploration au
roman, aux récits autobiographiques.
Ainsi au travers d’études aussi ponctuelles que possible, nous pourrons esquisser un historique du regard que
l’Occident a pu poser sur l’Autre, et des changements qui s’y sont manifestés durant cette période.
Parler d’ère coloniale permet
d’autre part d’inclure dans notre champ de recherche (ceci
correspondant à l’esprit
même qui a présidé à la constitution de la
SIELEC) des auteurs pour qui l’Outre-mer ne fut qu’une
expérience passagère, aussi bien que ceux qui se
sont enracinés dans la longue durée
d’une expérience coloniale, et qui donc en ont
été, de façon plus ou moins
obscure,
les principaux acteurs (administrateurs, militaires, colons, missionnaires…).
Enfin,
comme nous le faisons
depuis 2002 à l’occasion des congrès
bi-annuels de la SIELEC, le colloque 2006 accueillera des
communications
portant sur l’ensemble des territoires d’Outre-mer
à partir d’auteurs de langue française,
anglaise ou portugaise .
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