accueil
Présentation de la société
Les littératures de l'ere coloniale
|
LES OBJECTIFS DE LA S.I.E.L.E.C / 2
B) Ce que ces littératures de l’ère
coloniale veulent nous dire.
Elles
veulent nous dire plusieurs choses à la fois: c’est dire qu’elles frappent par
leur ambiguïté et leur richesse extrême. On peut lire tous ces textes à
plusieurs niveaux.
Tout
d’abord, à l’évidence, on peut
reconnaître le désir d’une exploitation
économique des ressources d’un pays,
afin d’utiliser ses biens primaires au profit d’une
industrie en plein essor,
ainsi que l’importation d’une main d’oeuvre bon
marché. En plus de cela, et en
même temps, on voit pointer un désir
d’hégémonie, d’amener l’Autre à
épouser et
faire siennes des valeurs qui ne sont plus les siennes mais celles
d’une
métropole chrétienne (conversion), puis laïque ou
républicaine. En d’autres
termes, il ne faut certainement pas négliger ce que S.Gruzinski
appelait à
juste raison la colonisation des esprits.
Mais
ce n’est pas tout. Ces littératures telles que nous les avons définies
témoignent aussi d’un réel désir de connaître cet Autre, qui ne manque pas, à
l’occasion, de fasciner des voyageurs, de J.Cook à Bougainville, ou des
missionnaires, de la Chine aux Indes et au Japon. Enfin, dans nombre de cas,
certains de ces textes remettent profondément en cause les valeurs de
l’Occident conquérant, de J.Conrad à M.Leiris.
Or,
trop souvent, nous avons assisté à des découpages sommaires de ce corpus, à des
prélèvements partisans et outranciers, impliquant une ignorance de la
complexité de ces problèmes, et un effacement des ambiguïtés. Il en résulte
soit une exaltation nostalgique des valeurs coloniales, soit, à l’inverse, un
dénigrement systématique et excessif de l’oeuvre accomplie au fil des siècles.
La SIELEC ne souhaite pas participer à ce genre de polémiques qui interdisent
une approche plus sereine, voire scientifique, de cette problématique.
|
|