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Présentation de la
société
Les
littératures de l'ere coloniale
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Historique
Depuis
une trentaine d'années, les études
littéraires francophones ont connu un essor sans
précédent, aussi bien en France que dans la
plupart des universités étrangères.
L'émergence du fait francophone s'est manifestée
par des écrivains tels que Raphaël Confiant,
Patrick Chamoiseau, Ahmadou Kourouma, Tahar Ben Jelloun, Amin Maalouf,
et par l'attribution de nombreux prix littéraires. La
même remarque vaut pour le monde anglophone avec Chinua
Achebe, Wole Soyinka, J.M.Coetzee, André Brink, Ngugi wa
Thiong'o, etc.
En
revanche, la longue histoire des rapports entre une
littérature et une géographie, un genre
littéraire (le roman, à titre d'exemple) et une
expansion coloniale (la France, la Belgique, l'Angleterre et le
Portugal) n'a pas retenu autant l'attention des critiques et des
chercheurs. Pourtant, cette histoire mérite d'être
interrogée sur la longue durée, comme elle l'a
été par les études dites post
coloniales dans les pays anglophones, car elle seule permet de
comprendre l'extraordinaire diversité des expressions
francophones et anglophones contemporaines. De ce point de vue, une
confrontation entre l'anglophonie et la francophonie serait,
à n'en pas douter, des plus instructives et permettrait de
faire avancer les recherches en ce domaine.
Plusieurs
critiques, ces dernières années, ont
insisté sur la nécessité de recentrer
la
recherche sur ce passé en partie enfoui, sur les rapports
entretenus entre la
littérature et les empires, et sur l'imaginaire
spécifique qui en découle. Marc
Ferro écrivait en1994 dans son Histoire des colonisations :
"N'est-il pas
symptomatique que dans les grandes oeuvres de réflexion sur
le mémoire ou le
passé-de la France-il n'est jamais question des
sociétés coloniales : est-ce
une omission, un acte manqué, ou un tabou ?" Et cette
réflexion vaut aussi
pour les histoires de la littérature : il est
évident que la géographie de
l'ère coloniale, l'influence du thème africain
sur la création littéraire sont
presque systématiquement sous-estimés.
Citons encore, à ce propos, Edward
W.Saïd :"L'extraordinaire dépendance
formelle et idéologique des grands romans
réalistes français et anglais à
l'égard des réalités de l'empire n'a
jamais été étudiée d'un
point de vue
théorique général."
C'est sur ce constat qu'un groupe de chercheurs
dont le noyau est à
l'université Paul Valéry de Montpellier a
jugé nécessaire de jeter les bases de
la S.I.E.L.E.C. Déjà, en 1999, une
équipe de plus de trente universitaires
s'était formée pour publier trois volumes
intitulés Regards sur les
littératures coloniales, l'Harmattan.
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