Littérature
coloniale italienne
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Zones
géographiques et problématiques posées par les textes de littérature coloniale
Les
historiens s’accordent
généralement pour faire remonter les débuts de
l’épopée coloniale à l’année
1869. A cette date, et grâce aux bons office de l’ex
missionnaire Giuseppe
Sapeto, parfait connaisseur des mœurs et langues du pays, plus
attiré par
l’aventure que par l’évangélisation
pacifique, la Compagnie de navigation
Rubattino acquiert la Baie d’Assab, sur la Mer Rouge. Dès
lors, en dehors de
quelques voyages d’études, toutes les expéditions
dans la région vont être
organisées par les Sociétés de Géographie
et le Ministère des Affaires
Etrangères, dans des buts officiellement scientifiques mais en
réalité surtout
commerciaux et politiques, puis de plus en plus expansionnistes (Angelo
Del
Boca, L’Africa nella coscienza degli Italiani, Laterza, Bari,
1992, pp. 13-14).
C’est l’époque où l’Italie cherche
timidement à se constituer un empire
colonial et jette son dévolu sur les rares espaces non encore
investis par les
autres puissances européennes. A partir de la Baie d’Assab
augmentée de
plusieurs îles et de quelques kilomètres de côtes,
l’espace italien s’étendra péniblement,
se heurtant à la résistance violente et sans doute
sous-estimée des populations
locales. En 1887, les troupes italiennes subissent une première
et cruelle
défaite à Dogali mais, grâce à l’aide
apportée pour régler la délicate
succession de Ménélik, l’Italie s’implante en
Ethiopie. Le traité de Wichalé,
en 1889 resserre les liens entre les deux pays. Pourtant, en 1893,
Ménélik
dénonce le traité et la guerre reprend et l’Italie
subit une autre défaite à
Adoua en 1896. Ce deuxième revers provoque la chute du chef du
gouvernement et
une série de manifestations anti-coloniales. Il alimente
également l’imaginaire
revanchard des futurs champions de l’agression contre
l’Ethiopie (1935).