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Présentation de la société
Les littératures de l'ere coloniale
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Le pari de Mouloud Feraoun : une littérature régionale
à la croisée des chemins de l'histoire
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En effet, en 1953 déjà, commentant les
deux premiers romans de l'auteur, Anne Villelaur remarque une
similarité certaine entre Le Fils du pauvre et La Terre et
le sang. La constance qu'elle relève chez le romancier et qu'elle ne
manque pas de saluer lui donne , dit-elle,« malgré la construction différente
de ses livres, un style, une facture qui lui sont propres»[1]. En revanche, c'est le manque de renouvellement dans les thèmes abordés
dans ses romans qu'elle déplore, la fatalité, la même
destinée, l'inertie, l'indifférence et la résignation qui
rongent les Kabyles au quotidien. Certes, l'identité des paysages est forcément la
même, rappelle Villelaur : « L'auteur est né dans les terres arides de Haute
Kabylie. Le Fils du pauvre est autobiographique ; La Terre et
le sang se situe dans la région où il passa son enfance. Le
paysage – que Mouloud excelle à peindre – est donc le même. Semblables sont les
maisons, les ruelles, la vie familiale, les coutumes et... la misère »[2].
C'est également cette misère qui n'en
finit pas d'écraser et d'accabler les Kabyles que relève André Wurmser dans le
troisième roman de Feraoun : « Surchargé de lyrisme, il [Les Chemins qui
montent] est entêtant comme l'air d'une chambre
trop fleurie. Il est tendu à l'excès, d'un bout à l'autre sans un
répit. Les haines et les amours qui cuisent dans ce village clos de Kabylie n'affectent que
les habitants du village ; aucune perspective ne s'ouvre devant
Amer, ni d'ailleurs devant personne. La terre est «
maudite » ; quelle que soit l'issue du combat présent – auquel nulle
allusion n'est faite, et que rien ne laisse présager non
plus – il semble bien que les Amer et les Saïd continueront de travailler chez
Renault »[3].
Notes
[1]
Les Lettres françaises (24 avril 1954, p.
3).
[2] Ibid., p. 3.
[3] Les Lettres françaises (21 février 1957, p. 2).
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