Odette reconnaît la force de ces femmes capables de vivre entre
elles et de pourvoir à tous leurs besoins pendant les longues absences des
hommes. Mais cette vie terrienne ne
retient pas davantage son esprit de nomade.
Deux femmes pêcheurs attirent son attention (Grandeur des îles,
74 ; 144-145). L’une de ces
navigatrices hardies a vécu avec une autre femme « pareil qu’un
ménage » (145), ce qui fut bientôt le cas d’Odette, qui rencontre l’année
suivante (1933) la future « Marion Sénones » (nom donné par
Odette). Elles s’embarquent aussitôt à
destination de la Mauritanie pour constituer leur « ménage » à dos de
chameau et dans la liberté des grands espaces.
Les photos révèlent une grande complicité et un bonheur d’être ensemble,
qui les a certainement aidé à rester sereines et enjouées face aux risques et
périls du désert. Elle aussi
journaliste et dessinatrice (ses illustrations embellissent les livres
d’Odette) Marion travaillait pour la revue féminine Ève. Leur rencontre, dans le bureau de cette
revue, suit exactement les prédictions d’un médium, raconte Odette (VÉRITÉ,
113).