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Présentation de la société
Les littératures de l'ere coloniale
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Elissa Rhais
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2-Les femmes dans l'œuvre d'Elissa Rhais
Saada la marocaine est décrite comme une
femme superbe: "c'était une femme de vingt ans à peine, un corps
voluptueux et puissant, un profil aux grands traits réguliers et
hautains"(p. 13)tandis que son mari est
"un petit homme maigriot, anguleux, très brun, horriblement laid,
borgne, au surplus et boitant de la jambe droite." (p. 12)
La beauté de la jeune marocaine se remarque
d'autant plus que le physique repoussant de son mari lui sert de faire-valoir.
Elle se prostitue avec indifférence, toute à son rêve de musique. Elle suit les
cours de musique d'un maître renommé et pour cela n'hésite pas à se déguiser en
garçon pour pénétrer dans cette société des haschaïchïa qui s'enivrent d
'opium, de haschich et de musique. "Grands rêveurs, vrais poètes, ils
n'ont de cœur et d'esprit que pour la volupté. Sans souci de nulle sorte ils
ont voué leur existence au kif, au haschisch, au culte de la musique orientale
et des chansons d'amour. Ils n'ont point de famille et ne gardent aucun des
préjugés de l'Islam."(p. 133)
Cette société en marge des croyants a ses propres règles et Saada introduite
sous le nom de Sidi Moussa va braver les interdits de son sexe et de sa
religion pour accéder à son rêve. "L'amour de l'indépendance est ce qu'il
y a en eux de plus profond"(p.133). Cette phrase décrivant les compagnons
de Saada s'applique parfaitement à celle qui fume et apprend la musique avec
eux.
A la fin du roman, alors que sa famille est
détruite, Saada restée seule avec sa fille Aouicha réalise son rêve et devient
chanteuse au café Beggar de Blida.
Dans un autre roman, La fille du douar,
Nedjma, refuse toutes les propositions
que sa beauté lui attire par fidélité à son amour de toujours, un jeune
pâtre, beau et pauvre. Elle se battra jusqu'au
bout pour le retrouver.
Les femmes bien nées, filles de pacha ou
filles de marabout ne sont pas en reste. Elles rivalisent d'audace pour
atteindre leurs buts. La fille des pachas, la belle Lalla Zoulikha brûle
d'amour pour un roumi, Hubert et complote de s'enfuir avec lui, bien qu'elle
soit promise à un hakem aussi beau que noble. Elle découvrira trop tard que ce
roumi est en fait un juif, Mardochée et les deux amants périront. Une autre
Lalla Zoulikha celle de Noblesse Arabe, tout aussi belle que la
précédente va offrir à une petite sœur, une bédouine nommée Aïcha une revanche
inespérée en obligeant son propre époux à la prendre comme seconde femme.
Solidarité étonnante et désir de tenir la promesse que le jeune époux avait
faite autrefois et qu'il n'avait pas tenue.. La vieille épouse de Sid el
Halaoui du café chantant porte
le deuil de son fils qui a péri au pays des roumis. Dans le café, la chanteuse adulée remet au vieil homme
l'amulette de son fils pour qu'il la remette à sa mère.
Les femmes décrites ne sont pas des
victimes, elles sont libres de leurs choix même si elles payent de leur vie
comme la fille du pacha qui se meurt d'amour pour un roumi qui est en fait un
juif.
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