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Elissa Rhais                                                                                        [4 / 8 ]

2-Les femmes dans l'œuvre d'Elissa Rhais

   Saada la marocaine est décrite comme une femme superbe: "c'était une femme de vingt ans à peine, un corps voluptueux et puissant, un profil aux grands traits réguliers et hautains"(p. 13)tandis que son mari est  "un petit homme maigriot, anguleux, très brun, horriblement laid, borgne, au surplus et boitant de la jambe droite." (p. 12)

   La beauté de la jeune marocaine se remarque d'autant plus que le physique repoussant de son mari lui sert de faire-valoir. Elle se prostitue avec indifférence, toute à son rêve de musique. Elle suit les cours de musique d'un maître renommé et pour cela n'hésite pas à se déguiser en garçon pour pénétrer dans cette société des haschaïchïa qui s'enivrent d 'opium, de haschich et de musique. "Grands rêveurs, vrais poètes, ils n'ont de cœur et d'esprit que pour la volupté. Sans souci de nulle sorte ils ont voué leur existence au kif, au haschisch, au culte de la musique orientale et des chansons d'amour. Ils n'ont point de famille et ne gardent aucun des préjugés de l'Islam."(p. 133)
   Cette société en marge des croyants  a ses propres règles et Saada introduite sous le nom de Sidi Moussa va braver les interdits de son sexe et de sa religion pour accéder à son rêve. "L'amour de l'indépendance est ce qu'il y a en eux de plus profond"(p.133). Cette phrase décrivant les compagnons de Saada s'applique parfaitement à celle qui fume et apprend la musique avec eux.
   A la fin du roman, alors que sa famille est détruite, Saada restée seule avec sa fille Aouicha réalise son rêve et devient chanteuse au café Beggar de Blida.
   Dans un autre roman, La fille du douar, Nedjma,  refuse toutes les propositions que sa beauté lui attire par fidélité à son amour de toujours, un jeune pâtre,  beau et pauvre. Elle se battra jusqu'au bout pour le retrouver.
   Les femmes bien nées, filles de pacha ou filles de marabout ne sont pas en reste. Elles rivalisent d'audace pour atteindre leurs buts. La fille des pachas, la belle Lalla Zoulikha brûle d'amour pour un roumi, Hubert et complote de s'enfuir avec lui, bien qu'elle soit promise à un hakem aussi beau que noble. Elle découvrira trop tard que ce roumi est en fait un juif, Mardochée et les deux amants périront. Une autre Lalla Zoulikha celle de Noblesse Arabe, tout aussi belle que la précédente va offrir à une petite sœur, une bédouine nommée Aïcha une revanche inespérée en obligeant son propre époux à la prendre comme seconde femme. Solidarité étonnante et désir de tenir la promesse que le jeune époux avait faite autrefois et qu'il n'avait pas tenue.. La vieille épouse de Sid el Halaoui du café chantant  porte le deuil de son fils qui a péri au pays des roumis. Dans le café,  la chanteuse adulée remet au vieil homme l'amulette de son fils pour qu'il la remette à sa mère.
     Les femmes décrites ne sont pas des victimes, elles sont libres de leurs choix même si elles payent de leur vie comme la fille du pacha qui se meurt d'amour pour un roumi qui est en fait un juif. 
 fg                                                                                                                   fd